J’ai pris un terme soft pour le titre. J’aurais pu être beaucoup plus sale mais il faut parfois se garder une petite gêne.
Véritable et vaste tampon entre l’est et l’ouest, l’Ukraine est dans une position on ne peut plus délicate depuis 12 ans. Sa proximité avec la Russie fait que cette dernière a toujours préféré y avoir une influence politique importante afin d’assurer entre autres, sa sécurité territoriale. Le renversement du régime pro-russe et l’arrivée d’un gouvernement pro-occidental et Européen a mis le feu aux poudres. Annexion de la Crimée, guerre de tranchées dans plusieurs régions russophones de l’est de l’ancienne république soviétique, ne restait plus qu’un pas pour entrer dans une guerre totale.
Celui-ci fut franchi il y a trois ans lorsqu’encouragé pas les USA, le Canada et l’Europe, Volodimyr Zelenskyy a décidé de tenir tête à Vladimir Poutine, évoquant non seulement la possibilité de joindre l’Union Européenne mais également faire partie de l’OTAN, une éventualité inacceptable pour la Russie. S’en est suivi une invasion russe à laquelle l’Ukraine répliqua avec l’aide des USA et de nombreux pays occidentaux. On allait à la rescousse d’un pays souverain au nom de la liberté et de la démocratie. Et Dieu sait à quel point on disait à Zelenskyy que c’était la chose à faire, qu’il avait une responsabilité morale de garder allumé le flambeau de la liberté.
Ben oui…
Nous voilà en 2025, ère du franc parler Trumpien et tiens donc, le chat sort du sac. Il n’a jamais été question de gagner quelque guerre que ce soit contre la Russie. Les USA achetaient le sol Ukrainien à coups d’aide financière et militaire. Trois années de conflit à tracer une belle ligne, celle du compromis, celle de la séparation des biens. Le Démocrates voulaient affaiblir la Russie, voir où celle-ci en était rendue, côté technologie militaire et lui porter des coups économiques difficiles. Mais l’objectif était le même : se séparer les terres d’Ukraine.
N’étant intéressé que par l’argent et se fichant bien de la démocratie, Donald Trump a accepté de concéder le contrôle politique à la Russie, de laisser l’Ukraine à elle-même, en autant que les USA aient pour 500 milliards de dollars de terres rares. Le locataire de la Maison Blanche et sa nation vont faire plus que la passe : un profit net de 200 milliards de dollars par rapport à son investissement initial. Pas une goute de sang américain n’aura été versée en plus. Une guerre de proximité plus rentable que le bourbier qu’est l’Irak ou qu’ont été la Corée, le Vietnam ou l’Afghanistan.
Normal que Zelenskyy ne soit pas le bienvenu à la table des négociations. Une fois le capital américain assuré, Kiev va changer de régime et affichera au mieux une apparente neutralité politique. On essaiera de se serrer la main et les pelles mécaniques créeront un immense carré de sable qui remplira les poches d’oligarques de l’est comme de l’ouest.
Les Ukrainiens se sont fait fourrer mur à mur. On les a fait espérer et mourir assez longtemps pour qu’ils se retrouvent endettés. On a probablement même encouragé ou fermer les yeux sur la corruption ou le détournement de fonds liée aux milliards d’aide occidentale. Il fallait juste que le cirque dure assez longtemps afin de cueillir le fruit bien mûr. Les Russes ont payé un prix élevé mais s’en tirent à bien meilleur compte. L’Ukraine est trahie et blessée très profondément.
Donald Trump, Poutine, Xi et compagnie ont remplacé le Deep State par le See State, où l’on vous dit en pleine face qu’on compte s’emparer de vos terres, de votre pays, au prix de sanglants conflits et que vous n’y pourrez rien. Plus de temps à perdre à conspirer, on coupe court avec de bas instincts à ciel ouvert. Regardez le discours de Trump par rapport à Gaza et vous pouvez constater que rayer un pays de la carte n’est plus qu’une simple formalité si y’a une piastre à faire.
Regardez aller le Groenland, le Canada, le Mexique ou le canal de Panama. Nous sommes les suivant et nous serons punis avec pour seul crime d’avoir des ressources minières, énergétiques ou logistiques.
Le « conquista » ne « dort » plus.