Comme artiste, j’ai eu la chance de tourner des vidéoclips à Londres et New York (2 fois). Me restait Paris à mettre dans mon portfolio artistique. Voilà qu’arrive la chanson Sans Toi, très française, très romantique et très Serge et Jane.
Samedi matin, je regarde pour le plaisir les tarifs sur les sites de voyages et je vois un prix abordable pour la ville lumière. 696$. Ça me va et je profite de l’opportunité. Nous serons 3 en équipe de tournage réduite qui voyagerons du 14 au 17 novembre, filmant le 15 et le 16.
J’appelle Air Transat deux fois. Pour une raison que j’ignore, la ligne coupe lorsque je tente de rejoindre le département des réservations. Je décide alors d’aller sur Booking . com, connaissant bien la plateforme au fil des ans.
Une fois les billets achetés, Booking m’affiche une page me disant qu’elle attend la confirmation du transporteur, formalité qui ne prend que quelques heures. Je sourcille à peine. 4 heures plus tard, je me demande ce qui se passe. J’appelle Booking qui me demande si ma banque a autorisé le paiement. Je constate que oui sur l’application Desjardins. On me répond alors d’être patient et que ça peut prendre jusqu’à 72 heures pour avoir une confirmation. En gros, la balle est dans le camp de Transat. J’appelle Visa pour m’assurer que ce que je vois est bien réel. La dame me confirme que la transaction a bel et bien été autorisée. J’appelle finalement Transat afin de m’assurer que le vol n’est pas « overbooked ». L’agent me confirme qu’il y a de la place. Il semble voir ma réservation mais comme le tout a été fait par un tiers, il ne peut rien pour l’instant.
Je trouve que ça sent mauvais. J’attends toute la journée dimanche et puis, rien. Ça sent de plus en plus les changements unilatéraux des règles du jeu, typiques à cette industrie. Je me dis d’arrêter de paranoïer et d’avoir confiance en l’humanité.
Ce matin, n’ayant toujours pas de nouvelles, je rappelle Booking et on me dit d’être patient, que c’est à Transat de conclure, que tout est en règle. En même temps que je parle à l’agent, je mets à jour mon AccèsD et je constate qu’on m’a remboursé mes billets. Sur Booking, ça indique maintenant que Transat a annulé la transaction.
What the fuck ?
J’appelle Transat. On me dit que Booking a tardé à les payer et qu’ils ont annulé la transaction. Je rappelle Booking qui me dit que c’est Transat qui n’a pas accepté le paiement.
Grosse partie de frisbee où personne n’assume sauf… le client.
Curieusement, entretemps, le billet est passé de 696$ à 1100$. Tiens donc… On me suggère de racheter des billets au nouveau prix et autant Booking que Transat refuse d’honorer la transaction faite samedi, Transat me disant que Booking m’a vendu des billets qui n’existaient pas et du côté de Booking, on passe du bogue informatique à une totale responsabilité de la part de Transat.
On me dit que ce sont des choses qui arrivent et que je ne suis pas la première personne qui rencontre ce genre d’écueil.
J’ai pourtant fait ce qu’il fallait. Mon tournage est à l’eau. Je ne suis pas Elon Musk. J’ai des moyens limités. On me laisse complètement tomber et on s’en calisse.
Je dois refroidir mes troupes, emballées par cette aventure. J’ai l’impression de trahir des artisans mais je n’ai rien fait. Je perds confiance dans un système prêt à annuler une transaction honnête pour vendre plus cher à d’autres. Les hôtels et les vendeurs de billets de spectacles font aussi ça. Même l’épicerie. On étire, étire, étiiiiiiire l’élastique sans scrupules, sans remords.
Dans le message d’attente au téléphone, Air Transat se targue d’avoir été élue meilleure compagnie aérienne de loisir au monde. Vous comprendrez que si j’avais eu à voter pour eux aujourd’hui…
Photo: Site d’Air Transat