Québec est extraordinaire. Elle a tous les avantages d’une grande ville mais très peu de ses inconvénients. Elle a su garder sa propreté, son air pur et sa sécurité. Ces belles qualités de préservation sont-elles le fruit d’une volonté d’un développement durable avec pour cible une qualité de vie ou n’est-ce pas tout simplement le résultat d’une ambivalence teintée de complexes?
Ce printemps, ça va faire 30 ans que la Capitale a perdu son club de hockey professionnel. Depuis, tel un Stan dans la Petite Vie qui parle de Shirley en 1954, Québec est dans le Jello. Malgré que la LNH s’est servi de Régis pour faire monter les enchères à Vegas et Seattle, nous faisant miroiter qu’une ville de l’expansion devait se doter d’un nouvel aréna, malgré le fait que Gary Bettman a toujours levé le nez sur nous de façon méprisante et condescendante, malgré le fait que Molson dise le contraire, les Canadiens ont 100% du marché au Québec… par juste le club, Molson, la bière, Bell, l’entreprise de télécommunication ont une vitrine que n’importe quelle entreprise saine d’esprit ne voudrait pas partager avec Vidéotron ou Labatt.
Malgré tout ça, on rêve encore. De véritables cons, nous sommes. Pas juste cons, cons-plexés aussi. Je travaille dans la production culturelle et c’est excessivement difficile de s’auto-discipliner. La tentation de procrastiner est omniprésente et souvent, on se fixe des objectifs tellement audacieux, voire inatteignables qu’on se sabote soi-même… parfois volontairement. On pense que le chrono de la vie ne se met en route que lorsqu’il se passe quelque chose. Non. La gestation, l’hésitation prennent le même temps dans notre sablier et là, ça fait 30 ans.
La LNH est une ex dont on ne s’est jamais remis. On ferait tout pour qu’elle pose le regard sur nous. On serait volontiers l’ombre de son chien.
Je n’ai rien contre les Remparts mais Québec mérite un club, une ligue d’adultes. Qu’attendons-nous pour jeter les bases d’un nouveau circuit, d’un hockey réinventé? Il y a 24 ans, nous étions quelques uns à avoir créé sur le web les Nordiques virtuels. Une rondelle orange, plus de ligne centrale, des lignes bleues courbées desquelles un but valait 2 points. Une ligue canadienne, là où le hockey est encore plus aimé que l’argent. St-Johns, Québec, Hamilton, Banff, Saskatoon et cie. Une fédération internationale de ce hockey 2.0 où la saison culmine avec un championnat du monde. Tout est là pour oublier son ex!
Mais qu’attendons-nous?
Ben non. Tout d’un coup que la salope voudrait encore de nous, un soir d’ennui ou bien sans le sou.
Des cons de classe mondiale… Oui!