Polièvre, Trump et l’ensemble de la droite réclament des baisses d’impôts et vite ! Les fortunés n’y arrivent plus, incapables de s’arrimer au coût de « leur » vie. J’ai toujours dit que la définition de la richesse dépendait grandement de l’ampleur de la pauvreté, de la capacité des uns à se procurer ce que d’autres ne pourront même pas rêver d’obtenir.
Les « ouvriers-cols bleus » d’Oasis ont décidé de recommencer à s’aimer. Ceux dont les vies semblaient irréconciliables ont finalement fixé le prix de ce qu’on appelle piler sur son orgueil. On parle d’une tournée qui va rapporter des centaines de millions de dollars.
Tant mieux pour eux.
Et les fans dans tout ça? Vous savez, cette classe, de moyenne à ouvrière, ces gens ordinaires pour qui Champagne Supernova a bercé une jeunesse remplie d’épreuves et de soucis? Vous savez, la base, ceux et celles qui à la force de leur nombre, ont propulsé ces bums de Manchester au sommet?
Ah… You can’t always get what you want, comme diraient d’autres bums anglais.
Les billets pour la tournée UK de la formation se sont envolés en quelques jours. Et avec la machiavélique vente dynamique de Ticketmaster qui augment la valeur des billets selon la demande, un ticket de 250$ s’est retrouvé à 600$ et celui à 600$ s’est retrouvé à 6000$.
Qui a les moyens de payer ça? Pas mal de monde, en fait. Des riches, il y en a beaucoup. Tout comme des gens prêts à hypothéquer leur maison pour voir des artistes tout sauf désintéressés, empocher des millions en faussant à demi (dans le cas de Liam, c’est pas mal ça). Tout ça, juste pour vivre l’instant présent de façon inconséquente, la psycho pop nous cassant les oreilles avec ce concept depuis des années. Le monde ordinaire reste sur sa faim. Il est habitué car il a de plus en plus faim.
L’humain n’a pas encore compris que ce n’est pas parce que ça coûte cher que ça vaut cher. En publicité, tout est basé sur un concept appelé l’axe motivationnel. Les gens ont des besoins de nature psychologique comme de prendre confiance en soi, de se sentir accepté, de s’affirmer, de se sentir bien dans sa peau. Il y a deux façons de s’en sortir. 1. une bonne psychothérapie. 2. se procurer des biens car comme la publicité et la société le disent : je risque de me faire plus d’amis si j’ai un sac banane Louis Vuitton à 3500$ US. On n’a pas décroché de la petite école où on associait la qualité des individus à leurs fringues, à la maison de leurs parents ou à leur voiture. La réussite est un concept essentiellement matériel. Les multinationales ont compris et nous en faisons tous les frais d’une façon ou d’une autre.
Les années 60 et 70 nous ont fait croire à tort que les classes sociales semblaient s’aplanir quand au fond, tout ce qu’elles ont fait en 50 ans, c’est de s’éloigner les unes des autres. Il y a ceux qui vont voir Oasis avec leur sac banane Louis Vuitton à 3500$ US, ceux qui vont voir Oasis avec leur carte de crédit accotée, ceux qui vont voir hommage à Oasis et ceux qui n’osent même pas y penser.
Ce capitalisme nous surprend davantage parce que la musique pop a toujours été synonyme de rassemblements populaires, de berceuse pour la classe ouvrière ou de festivals gratuits en plein champ. Qu’on se le dise, il s’agit maintenant d’un bien de luxe.
Pour les autres… il y a Spotify.