Les États-Unis sont une grande nation. On a pu assister à l’étalage de leurs valeurs lors de la convention républicaine et de la démocrate qui vient de commencer hier. Comme pour le parti de Donald Trump, j’ai passé une partie de ma soirée à écouter des discours rassembleurs, émotifs et pleins de bonne volonté.
Je suis troublé par le portrait américain. Quand on lit entre les lignes, il s’agit en fait d’un système sous-financé par ceux qui auraient les moyens de le faire. En 1950, le taux d’imposition de super-riches s’élevait à 90%. Kennedy a Baissé le taux à 70%. Reagan a obéi aux lobbys financiers, coupant le tout à 50% et ensuite, 28%. Le taux moyen du 1% est d’environ 25% aujourd’hui.
Comment peut-on continuer de faire avancer une société en lui coupant plus des deux tiers de son budget? Votre salaire a-t-il augmenté de la même façon en pourcentage que celui Jeff Bezos dans les 10 dernières années? Jamais. Le salaire des gens a un peu changé depuis la pandémie mais les corporations nous refilent la facture. Lors de mon dernier voyage aux USA, j’ai aperçu une offre d’emploi en entrant chez McDonalds. 22$ de l’heure est le salaire de base maintenant. Est-ce que l’entreprise, à défaut de payer suffisamment d’impôts, investit dans la main-d’oeuvre? Non. Le dîner pour 2 adultes et 3 enfants m’a coûté plus de 96$ canadiens.
Le gouvernement a au contraire, en 2004 et 2017 (régimes républicains) lancé les American Job Création Act, qui octroyaient des crédits d’impôts à l’emploi qui ont bénéficié essentiellement à 4% des entreprises les plus grosses, leurs patrons et leurs actionnaires.
SI ce n’était pas payant pour les super-riches, leurs corporations ne constitueraient pas 85% des dépenses de lobby au Congrès contre 2% pour les centrales syndicales.
Comment s’en sortir alors ? On endette le pays au grand plaisir des banques. On fragilise le système, voyant d’un mauvais oeil l’assurance-maladie ou médicaments, au grand plaisir des assureurs privés.
On finance des conflits partout sur la planète, au grand plaisir du secteur manufacturier, minier ou énergétique qui bénéficient d’une main-d’oeuvre et de ressources à rabais. Pour qu’on paie moins cher? Jamais. Pour qu’ils gagnent plus cher.
J’ai servi des clients très riches dans ma carrière. C’étaient les plus chialeux sur leurs factures, les plus impolis, les plus apathiques. Le capitalisme n’a aucune limite. Un million n’attend pas l’autre.
Mais il faut garder le troupeau stable et pauvre. Comment y arriver?
Les Républicains arrosent tout ça d’une bonne dose de Dieu, un peu comme du ketchup qu’on mange avec tout. Ils convainquent les petits esprits d’être fiers de travailler pour des pinottes, d’être des bâtisseurs d’Amérique, fiers de leur présentoir d’armes automatiques sur le mur du salon de leur maison mobile. On réussit à leur faire croire qu’ils ont une vie extraordinaire. Ajoutez un peu de télé à la carte et une 24 de Budweiser pas trop cher et le tour est joué.